Depuis le début, le projet Ethereum se distingue par le niveau avancé de recherche et développement mené par la fondation Ethereum. La figure publique du projet, Vitalik Buterin, en dirige d’ailleurs les aspects recherche. Le projet se distingue aussi par l’attention portée à la communauté de développeurs. La conférence annuelle de la fondation, Devcon 3, était l’occasion de combiner ces aspects sous le soleil de Cancun. Développeurs, chercheurs et entrepreneurs ont présenté l’avancée de leurs travaux pour le développement du réseau.
Photo :Brian Fabian Crain
Le principal problème auquel fait face le projet Ethereum aujourd’hui est sa capacité à passer à l’échelle. Avec 500’000 transactions par jour, le réseau doit évoluer pour répondre à la demande d’utilisation. Il doit notamment être capable de supporter les moments de forte demande comme lors de certaines ICO, répondre à la promesse initial de changer l’algorithme de Proof-of-Work vers Proof-of-Stake, moins consommateur en énergie, permettre aux mobiles et autres clients léger d’interagir avec le réseau sans télécharger de grand volumes de transactions … Le dilemme est tripartite: comment préserver à la fois la sécurité, la décentralisation et la capacité du réseau ?
La première journée de la conférence a été l’occasion pour les différents acteurs de présenter les pistes de solutions en ce sens. Citons notamment :
- Casper le protocole de Proof-Of-Stake, avec deux visions légèrement différentes, proposées par Vitalik Buterin et Vlad Zamfir, la première proposant une solution pouvant être rapidement implémentée sur une blockchain à proof-of-work et l’autre une solution rigoureuse par construction formelle.
- Le sharding, un concept pour dépasser l’ajout linéaire des blocs avec là encore deux vision, l’une proposant des chaînes qui se recoupent quand l’autre, nouvelle, propose des concevoir des chaînes séparées ( appelées “univers”).
- Plasma, un système de chaînes secondaires organisées en arbre hiérarchique, inspiré du Lightning network sur Bitcoin.
Le second grand sujet de la journée fut les conséquences de l’intégration de zk-SNARKS au protocole Ethereum dans la mise à jour Byzance du mois d’octobre. Ce procédé cryptographique permet au réseau de valider une information sans en consulter le contenu. Un faisceau de nouvelles de possibilités s’ouvre en terme de cas d’usages, car le réseau n’expose plus l’ensemble des informations. Cette addition est aussi l’occasion de repenser l’infrastructure notamment pour supporter les primitives cryptographique plus exigeante en terme de calcul.
Une des conclusions de ce jour dédié à la recherche est que la fondation Ethereum reste capable de d’animer un écosystème de développeurs et de stimuler des chercheurs à mener des programmes ambitieux. Un des secrets de ce succès est peut être dans la capacité de l’organisation à laisser les initiatives tenter des directions différentes tout en proposant une vision et un plan de développement crédible.